Historique
J’aurai pu lui raconter l’origine d’ARRAH, mais je sais bien que les gens qui étaient présents le savaient déjà ; j’ai alors consulté occulté ce passage. Mais pour vous qui ne le savez pas, je dirais que le nom originel n’est pas ARRAH. Il y avait un chasseur d’éléphants, KANGA Ané, natif du village d’AKAKRO dans la région de Bongouanou. Dans sa randonnée en pleine forêt, il est arrivé à un endroit où il voulait creuser un puits pour se désaltérer. Mais le sable à cet endroit était si luisant qu’il s’est dit qu’il pouvait y trouver de l’or. il s’y est alors installé. Et à tous ceux qui le retrouvaient, il disait que son campement s’appelait « Anékro N’Galëwa », ce qui signifie littéralement : « Campement d’Ané, je suis resté ici ». C’est les blancs qui bien plus tard, ont transformé N’Galëwa en ARRAH.
Il faut savoir qu’en pays Agni, un chef n’est remplacé qu’après son décès. Ainsi donc, le premier chef de canton, Nanan ANE Kpangni, fondateur d’ARRAH, a eu pour successeur son frère TANON koua. Le troisième sur le trône a été Nanan KESSE Koua dit Ossei-Bonzon. Puis c’est au tour de Nanan KOFFI Kpli de prendre la succession. Nanan KOFFI a été arrêté par les colons et le trône est resté vacant pendant quelques temps en attendant son retour. N’étant pas revenu, un de ces neveux nommé NOUAMAN Téhoua a été choisi pour prendre la place. Celui-là, je l’ai parfaitement connu.
A la mort de TEHOUA, Nanan AKA Kèssë est devenu le nouveau chef. Décédé, le petit frère de Nanan TEHOUA nommé NOUAMAN koua voulait s’installer sur le trône. Mais il n’a pas eu gain de cause, parce qu’il avait les fils des autres femmes à la succession. C’est ainsi que Nanan AKA Angaman est nommé sur le trône. Après son décès, Nanan KABRAN Adou lui a succédé. Quand ce dernier s’en est allé à son tour, Nanan KOUAMELAN Kouadio est arrivé. C’était le neuvième Chef de Canton. Le dixième Chef de notre Canton d’AHUANOU a pour nom de rège Nanan TEHOUA II, mais il est né AKEGNAN Koffi. L’actuel Chef de la tribu AHUA se nomme Nanan AKA 1ER.
je lui est aussi parlé de quelques vielles mamans de la Cours Royale. Il s’agit de nanan ETTIEN, la mère de NOUAMAN Tèhoua, de NOUAMAN Koua et de NOUAMAN Mazan ; nanan KOUAH, la mère AKA Kpli Kessé, AKA Adou Pascal et AKA Agboman ; nanan SALEYA, la mère de KOFFI Ahinzan, KOFFI Béda et KOFFI Takia ; nanan SALE AKOUA-AMA, la mère d’AKA Agboman, AKA Kouadio, AKA Alloua et AKA Brou, mère de AKEGNAN Koffi, le dixième Chef du canton AHUANOU, Nanan TEHOUA II.
Pendant son règne, Nanan TEHOUA, premier du nom, avait à ses côtés deux frères dont j’ignore le nom de la mère. Ce sont AHONDJON Ehouman et AHONDJON kouamé dit Kouamé John, le plus jeûne. Trois autres frères dans le centre du village : c’était DATTE Kouadio, DATTE Sênin et DATTE Koua. Je n’ai pas non plus connu leur mère.
En fin dans notre zone d’habitation, dans la partie sud du village, vivait un patriarche nommé BANOUAKON Tanoh. On disait qu’il était le Chef du village de DALOSSO. Quand il a appris l’arrestation de nanan KOFFI Kpli par les blancs, il a quitté le village (DALOSSO) pour se réfugier loin de là parce qu’il craignait de subir le même sort que nanan KOFFI. Petit à petit, le village s’est vidé de ses habitants et a fini par tomber en ruine pour devenir une forêt vierge